Les aides scolaires – les activités graphiques
Le retard graphique – qu’il s’agisse de dessins ou de lettres (calligraphie) – est toujours au premier plan des difficultés de l’enfant.
D’une façon générale :
→ Ne pas l’encourager abusivement ni le féliciter de façon imméritée pour ses “progrès” en dessin ou en graphisme pour ne pas le focaliser sur ces activités : valorise plutôt ses connaissances, son langage, son raisonnement, sa logique.
→ Favoriser au maximum les apprentissages et les contrôles oraux.
En maternelle
→ Ne pas assimiler “niveau graphique” et maturité intellectuelle.
→ Ne pas dévaloriser le langage de l’enfant (“il fait illusion”, “c’est un vernis”) au prétexte que ses productions concrètes ne sont pas à la hauteur de ses discours : c’est la substance même de son handicap.
→ Ne pas insister pour les jeux de cubes, legos, puzzles, mosaïques, mécanos (ce sera le travail de la rééducation). Lors des activités de découpage, collage, pliage : l’aider ou le faire aider, en insistant sur la pertinence de son projet, qu’on l’encouragera à verbaliser explicitement.
→ En ce qui concerne les dessins : valoriser son projet et ses commentaires plutôt que la réalisation elle-même. Les programmes de dessin à l’ordinateur, les décalques et les coloriages sont souvent très appréciés des enfants.
→ Ne pas proposer de maintien en maternelle au delà de 6 ans : cela ne changera rien, n’améliorera pas son handicap. Au contraire, si les capacités verbales et raisonnementales le permettent, on peut même prévoir un passage anticipé en CP.
→ L’apprentissage du clavier comme outil de suppléance pour l’écrit, peut [doit] être mis en place dès la grande section de maternelle. L’apprentissage doit se faire selon des techniques spécifiquement adaptées aux très jeunes enfants et aux dyspraxiques – au cours de séances d’ergothérapie – puis être repris en classe et à la maison de façon ponctuelle, brève et ludique.
→ Entraîner son attention auditive et sa mémoire (verbale et visuelle).
En primaire
→ Gérer l’écriture clavier : inciter l’enfant à utiliser son clavier et valoriser ses productions : présentation, lisibilité, rapidité d’exécution…
→ L’écriture manuelle doit être limitée autant que possible (par exemple : “exercices à trous”, mots isolés ou écriture des chiffres). Tolérer alors un graphisme malhabile et agrandi, à condition qu’il soit lisible : la relecture par l’enfant lui-même doit être aisée.
Ne jamais encourager les aspects “présentation” ni la qualité de l’écriture manuelle aux dépends de la rapidité d’exécution ou de la lisibilité.
Pour l’enfant dyspraxique, gérer laborieusement le contrôle du dessin des lettres est une tâche qui absorbe toute son attention, ne lui laissant que peu de disponibilité pour gérer simultanément d’autres informations, plus conceptuelles : écouter ce qui est dit, faire attention à l’orthographe…
→ Eviter tous les exercices de copie : chaque fois que possible, fournir à l’enfant des photocopies de qualité (présentation, contraste) ou scanner les textes ; désigner un “secrétaire” (enfant, adulte,…) pour noter les devoirs dans son cahier de texte.
L’orthographe d’usage doit être apprise oralement (répétition, épellation, étymologie).
→ Aider l’enfant (famille, AVS,…) à gérer sa trousse, son cartable, les différents cahiers, etc. : il faut pallier au défaut d’autonomie scolaire induit par la dyspraxie.
A partir du collège
→ L’enfant doit disposer d’un ordinateur portable
N.B. Si possible, préférer des classes à petit effectif et des établissements scolaires où les enfants ne changent pas de salle à chaque cours.
→ La prise de notes par écrit doit être limitée : il faut intensifier l’usage des photocopies et scanner les textes ; autoriser l’enfant, après apprentissage, à utiliser un magnétophone.
→ Le dispenser de la réalisation de cartes, schémas, dessins. Accepter difficultés et échecs en géométrie et travaux manuels. Etre exigeant à l’oral, sur la qualité des apprentissages (leçons sues et comprises, applications), l’expression écrite (contenu, orthographe, syntaxe), les langues, la culture générale.
→ Aider l’enfant (famille, tutorat, AVS) à la gestion du cahier de textes, des différents classeurs et manuels et mettre à sa portée une méthode d’organisation qu’il pourra reprendre à son compte ultérieurement (après 14-16 ans) : il s’agit d’une phase d’étayage.
Article publié avec l’aimable autorisation du Dr Michèle Mazeau
