Thomas pratique le judo…

 

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Thomas et j’ai 10 ans ½. J’habite à Montégut-Lauragais en Haute-Garonne. C’est à la campagne, dans le Lauragais, à 1 heure de la montagne et de la mer.

Et je suis en CM2. Je serai en 6ème l’an prochain.

 

 

De quelle activité veux-tu nous parler ?

Je pratique le judo depuis que j’ai 4 ans. C’est le premier sport que l’on m’a fait essayer, et j’ai bien aimé !

 

Est-ce que c’est difficile ?

Ca dépend. Moi ça va,  j’ai l’habitude. Et puis le professeur a pris un peu plus de temps pour moi, au début. Je vais être ceinture orange/verte je suis en pleine passation des grades.

Je fais des compétitions amicales, mais aussi officielles. Par exemple, je viens de faire trois compétitions départementales qui m’ont permises d’être qualifié pour la coupe régionale, j’étais 5ème, seuls les 8 premiers de chaque départements pouvaient être sélectionnés. Grâce à ça, j’ai pu participer à la compétition régionale, où je suis allé jusqu’aux quart de finale, c’est-à-dire que là aussi j’étais 5ème. J’étais le seul garçon de mon club.

Ces compétitions sont finies pour cette année, on reprendra donc l’année prochaine, c’était ma première année en tant que benjamin !

J’ai aussi participé  aux olympiades de mon club, c’est un classement sur toute l’année en fonction des résultats obtenus à toutes les compétitions et j’ai fini 1er, sur 200 personnes ! C’était en juin 2014, pour cette année nous aurons les résultats le 03 juillet.

J’ai environ 15 médailles et 4 coupes dans ma chambre, et j’en suis très fier…

 

 

Quel plaisir en tires-tu ?

J’aime les compétitions, et l’ambiance du club qui est super. On voyage aussi beaucoup.
Par exemple, je suis allé à Montpellier assister aux championnats d’Europe de judo. J’ai eu aussi la chance de rencontrer Teddy Riner à Albi, et j’ai pu suivre un cours avec lui. C’était magique…. Quand je lui ai serré la main, avec ma main je n’arrivais qu’à lui entourer le pouce tellement il est grand ! Il est super sympa !

Il y a pas très longtemps j’ai également assisté aux « mercredis de l’équipe de France de judo », je suis allé à Toulouse et à Pamiers, pendant deux après-midi nous avons rencontrés les judokas et nous nous sommes entrainés avec eux, Automne Pavia, Pénélope Bonna, Alexandre Idir etc., du coup j’ai plein d’autographes et de photos !

Nous sommes aussi allé faire une compétition à Montauban ; il s’agissait d’une compétition internationale ; il y avait des américains, des irlandais, des espagnols, des italiens, des anglais, des géorgiens, des andorrans. Nous étions 280 jeunes rien que dans ma catégorie.

Je suis allé aussi à Narbonne, Valence d’Agen, pour faire des compétitions.
Les membres de mon club trouvent que je suis en réussite dans les compétitions.

Et puis le club organise aussi des sorties, des stages pour le plaisir ; par exemple, nous sommes allés à Aquaval, qui est un parc aquatique, et dans un accrobranche. A l’accrobranche j’avais un adulte avec moi tout le temps, pour m’aider et s’assurer que j’étais en sécurité. C’est compliqué, parce que ça n’est pas stable. Parfois j’oubliais d’enlever le mousqueton, je restais coincé. Mais c’était trop bien ! J’y retourne pour le stage de fin juin de mon club.

 

 

Est-ce que ta dyspraxie te gêne ?

Au début je n’arrivais pas à faire le nœud de ma ceinture, mon prof le voyait et venait m’aider, maintenant ça va tout seul !

Je ne suis pas très bon en technique, mais j’arrive à passer les prises. Par contre, j’ai de la force et des bons appuis. Mon professeur m’encourage beaucoup.
Quand je fais des stages, et que je pars deux jours, j’ai du mal à m’organiser avec mes affaires. Mais les adultes et les ados du club m’aident ; ils sont aussi plus vigilants, ils surveillent, si je suis fatigué (et là j’ai parfois besoin qu’on m’aide plus avec mes affaires par exemple, à m’organiser, me lacer les baskets, etc.…).

Nous avons invité les enfants dyspraxiques de DFD31 à participer sur une journée pour découvrir le judo et surtout leur montrer que tout le monde peut y arriver.

 

 

As-tu un message à faire passer ?

Il faut s’accrocher, faire l’activité avec plaisir, être bien entouré, bien à l’aise.
Le début est difficile, mais après quelques jours ça va mieux ; on se fait vite des amis.
Je suis fou du judo, j’adore ça, j’y vais 3 fois par semaine c’est-à-dire 5 heures et demi, en plus des compétitions. Cela me permet de me détendre après l’école et après les rééducations (j’en ai trois par semaine, en orthoptie et en ergothérapie, et en orthophonie, que l’on a suspendue pour l’instant), et ça aussi c’est très important.

 

Thomas nous a mis en contact avec son professeur de judo. Il a accepté de nous dire quelques mots….

En fait, quand Thomas a commencé à pratiquer le judo, je n’étais pas au courant de ses difficultés. J’avais bien remarqué cependant qu’il avait du mal à se situer dans l’espace, à se déplacer comme les autres, dans la même direction. Puis sa maman m’a expliqué, et j’ai compris.

Le judo est un sport très intéressant pour des enfants comme Thomas, car il y a beaucoup d’activités, de techniques, qui permettent de mieux repérer sa droite et sa gauche, de tourner dans le bon sens, de développer une meilleure psychomotricité. Le judo est un sport où il faut sentir son adversaire, savoir de quel côté le faire chuter, donc de quel côté faire la prise. Si je me trompe, au lieu de faire tomber mon adversaire c’est moi qui tombe ! Le judo est un excellent sport pour les dyspraxiques, mais également pour d’autres types de handicap. Ainsi pour un enfant hyperactif car il faut apprendre à se contenir, à se maîtriser. C’est d’ailleurs aussi un sport qui est bénéfique aux enfants timides, par exemple, car il permet de prendre confiance en soi, il oblige à se mettre en avant car c’est indispensable dans les combats.

Thomas réussi car il est très motivé, très investi. Il a obtenu hier sa ceinture vert-orange, et il progresse vite et bien. C’est aussi dû à son caractère, qui est très fort… Il pratique beaucoup d’exercices de psychomotricité au judo, ça le fait évoluer.

C’est un bon judoka, il a un bon niveau. Il a par exemple été classé 5ème récemment dans une compétition régionale.

Quand on fait des compétitions le week-end, cela arrive que l’on doive dormir sur place. Ce sont des situations stressantes, qui étaient difficiles pour Thomas, un peu plus que pour les autres. Il avait du mal à s’organiser, manquait de repères dans le temps et dans l’espace… Nous avons été vigilants, et il a fait énormément de progrès.

Aujourd’hui, je dirais qu’on ne se rend plus compte du handicap de Thomas. C’est d’ailleurs un des meilleurs judokas du club, dans son niveau.