Notre schéma familial est un peu diffèrent de la norme car ici c’était papa qui s’occupait d’Hugo depuis 2006.
Il avait donc arrêté de travailler et pris en charge tout le suivi de la scolarité, les réunions pour les PPS (mise en place, évaluations, bilan) et j’étais présente dès que possible.
Il était au top, travaillait énormément sur la recherche de logiciels, l’accompagnement de tous les instants, gérait la vie quotidienne de notre fils.
Il conduisait Hugo aux rééducations 4 fois par semaine… et était donc un pro des salles d’attente.
  
Moi je vivais par intermittence la dyspraxie de notre enfant (même si  j’étais informée de tout ce qui se passait dans l’univers de mon fils). Nous vivions ensemble les soirs, les week-ends et les vacances. Papa était vigilant pour que je n’ai pas le souci des devoirs, etc. Donc j’avais le beau rôle : celle avec qui on joue, on discute…
 
En mai 2011, je me suis retrouvée à la maison. J’ai émis le désir de m’investir pour mes proches. Fini les horaires de folies ou je partais de la maison à l’aube et rentrais le soir. Il m’est même arrivé, à certaines périodes, de partir le matin, alors qu’Hugo dormait encore, et de rentrer le soir quand il était couché.  
Enfin pouvoir prendre le temps, vivre des choses ensemble …
 
J’ai donc assisté à sa fin de 6e, terrible, à devoir lutter contre des personnes au raisonnement stupide et même, parfois, méchants.
Vécu le rythme de folie des rééducations avec les longues attentes avec les magazines comme compagnons. Quel ennui ! Le CMP et ses bruits de portes qui claquent, les cris d’enfants, etc.
 
Mais ce qui fut la vraie découverte, ce fut le quotidien de mon fils. Je n’avais aucune idée de tout ce que mon mari avait mis en place. Que ce soit l’organisation pour la douche, l’habillage, le linge sale…
Par exemple, le rangement des vêtements dans l’armoire… une mission impossible ! Pourquoi un dys veut-il toujours le t-shirt du milieu de la pile ? Et quand il prend tout il tire et, évidemment, toute la pile tombe…
Et l’état de la chambre…
Le repas, aussi, avec la technique du ciseau pour la viande.
Et puis, les rares temps de repos avec, au programme, “légumage” devant la TV pour récupérer.
Et on recommence sans cesse avec l’organisation du cartable ou du sac de sport.
 
Pourtant, je vivais avec eux, mais n’ayant pas ces responsabilités, je  vivais sans être réellement consciente de tout l’accompagnement que demandent nos enfants.
 
Pourquoi ce témoignage ? Parce que souvent j’en parle avec Valérie notre présidente de DFD 59-62. Elle insiste pour que je témoigne sur cet aspect et pour ceux qui connaissent Valérie quand elle a une idée, elle ne lâche jamais.
 
J’ai donc, finalement, rédigé ce message pour les papas qui travaillent, courent et délèguent à leurs épouses l’accompagnement des enfants.
Parce que, de mon côté, j’étais présente, au courant, mais pas obligatoirement consciente de tout ce que demande l’accompagnement de notre enfant. J’avais le “nez dans le guidon”, et je me disais heureusement que Phil est là.
 
Mon époux ne ma jamais reproché cette attitude, chacun son rôle, pour le bon fonctionnement de notre famille.
Je ne culpabilise pas, nous n’avions pas le choix…. Par contre je suis heureuse que cette parenthèse m’ait permis de prendre conscience de cette réalité. C’est surement pour cela que je suis devenue militante et administratrice de DFD 59-62 : afin de donner, partager, échanger nos vécus.