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Léonice est dyspraxique. Cette jeune fille pratique la natation artistique. Elle souhaite participer au championnat du monde Handisport aux USA en août 2022 et y représenter la France, accompagnée par 4 autres athlètes en situation de handicap. Seulement, cette discipline n’étant pas (encore) développée par les fédérations Handisport ou Sport Adapté en France, elle ne bénéficie d’aucun soutien financier à quelque titre que ce soit. DFD a décidé de s’engager afin de promouvoir le projet de Léonice,

Chacun peut soutenir financièrement ce projet s’il le souhaite : sur helloasso 

Entretien avec Léonice

Léonice, peux-tu te présenter ?

Bonjour, Je m’appelle Léonice, j’ai 12 ans. Je suis en 5ème, au collège. Je fais de la natation artistique depuis 4 ans en sport adapté au Club Sportif Gravenchonais (CSG). La natation artistique c’est un sport qui regroupe la natation, la danse et la souplesse. Je suis dans l’eau depuis l’âge de 6 mois mais j’ai eu beaucoup de mal à apprendre à nager. Je m’entraîne deux à trois par semaine pendant 1h30 à 2h. Je sais que je suis atteinte de dyspraxie, dysorthographie et dysgraphie que depuis l’âge de 10ans. Avant, je pensais que j’étais « plutôt nulle », différente des autres.

Depuis toute petite, j’ai toujours eu des difficultés dans mes mouvements par exemple pour savoir m’habiller, me lacets mes chaussures, manger avec des couverts, me brosser les cheveux, faire du vélo…. On s’est d’ailleurs souvent moqué de moi. Je suis une grande fan d’Harry Potter, j’aime lire ces livres (même si c’est pas facile pour moi).

 

Quelles sont les difficultés particulières que tu rencontres dans ton sport à cause de ta dyspraxie ?

Je rencontre des difficultés pour faire les mouvements demandés correctement. Quand il s’agit de se placer ou se déplacer dans l’eau,il arrive souvent que je me trompe de sens ou d’endroits où je dois me rendre.  Je ne comprends pas non plus les comptes ( de 1 à 8) utilisés pour se repérer sur le tempo, rythme de la musique. Je suis également plus lente que les autres dans l’apprentissage des nouveaux mouvements ou nouvelles figures. De plus, si cela doit s’enchaîner rapidement, je me retrouve vraiment en difficulté car je n’y arrive pas. Ce qui me touche, même si je les comprends, c’est de subir les reproches des autres nageuses qui s’agacent quand je ne fais pas les bons mouvements ou je fais rater la démonstration. Maintenant, depuis la rentrée, mon club a ouvert une section handisport / sport adapté. Je suis toute seule pour m’entraîner pour l’instant dans ce créneau. Je prépare un solo. Cela me permet de me concentrer uniquement sur mes mouvements et pas forcément sur la synchronisation avec les autres nageuses.

Comment fais-tu pour compenser ces difficultés ?

Je choisis des musiques lentes. J’adapte les mouvements en créant d’autres possibilités de réaliser les figures. A la place de faire les comptes, je me repère sur les mots ou les phrases de la musique. La coach m’explique différemment les mouvements avec plus de toucher ou de ressentis. Elle vient dans l’eau avec moi.

Entretien avec Anne-Sophie, maman de Léonice

Que représente cette compétition internationale pour votre fille ?

Participer à cette compétition est l’opportunité pour Léonice de mettre en exergue sa persévérance, sa détermination et son courage et dépasser ses difficultés de coordination coûte que coûte. La dyspraxie est éprouvante pour celui ou celle qui la vive au quotidien. Par sa pénibilité d’exécution de tous les mouvements du quotidien comme simplement se laver par ex, Léonice peut facilement se fatiguer, manquer de concentration et rester en place.

En France, les fédérations handisport et sport adapté ne reconnaissent pas la natation artistique. De ce fait, les compétitions, les classifications, l’arbitrage ne sont pas pensés et n’existent pas pour les athlètes en situation de handicap. Les nageurs se retrouvent ainsi isolés et souvent en situation d’échec face aux épreuves imposées par la fédération de la natation artistique. En participant à des compétitions à l’international, Léonice souhaite faire évoluer l’inclusion des nageuses dans leur fédération.

Elle rêve de nouveau de pouvoir remporter une médaille d’or lors de la Coupe du Monde en Août prochain et s’entraîne ardemment d’ici là.

Quels sont vos besoins financiers pour permettre à Léonice de réaliser ce projet ?

Vu que les fédérations handisport et sport adapté ne reconnaissent pas cette discipline, aucun financement n’est attribué aux clubs sportifs et leurs nageuses pour participer aux compétitions. En France, aucune compétition n’est organisée pour les raisons citées ci-dessus. Nous devons donc concourir à l’international. Néanmoins, nous sommes face à des réalités de financement très complexes car aucune subvention n’est attribuée aux clubs. Nous devons donc avoir recours à la recherche de sponsors, de partenariat, de dons pour espérer financer cette future compétition.

Le déplacement aux États Unis pour la nageuse, sa coach et son chaperon (personne qui s’occupe de l’enfant en dehors des temps sportifs) représente un budget de 2400 euros par personne. Une cagnotte sur Hello Asso a été mise en place et augmente petit à petit. Nous espérons vivement réunir tous les fonds nécessaires.

 

Entretien avec Vanessa Simian, présidente de Nat’Handi Artistique

Quel est le rôle de l’association Nat’Handi Artistique ?

L’objet de l’association est la promotion et le développement de la natation artistique pour les personnes en situation de handicap par tous les moyens nécessaires. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de chercher à lever les obstacles à l’accessibilité pour tous et toutes aux structures ordinaires de loisir, d’enseignement, de santé, d’emploi, de services sociaux, etc. Afin de répondre à ses objectifs, l’association Nat’Handi Artistique met en relation les nageuses/nageurs artistiques en situation de handicap et leurs entraîneurs ou entraîneuses par le biais de rencontres en visioconférence ou de stages de natation artistique. Ceci afin de leur permettre de partager leurs expériences et de se soutenir quelle que soit l’origine du handicap (physique, sensoriel, moteur, cognitif, psychique …). L’association récolte aussi des fonds par le biais de ses adhésions4 et de campagnes de financement participatif afin de financer les frais de participation aux différentes compétitions et stages. Ensuite, une commission a été mise en place au sein de l’association afin d’entamer une réflexion sur la mise en œuvre de règlements de natation artistique adaptés. Enfin, Nat’Handi Artistique se propose d’accompagner les clubs qui souhaitent développer la natation artistique adaptée en leur sein et est en train de créer un label afin que les athlètes en situation de handicap puissent choisir le club qui les accueillera en toute confiance

Que faudrait-il faire pour permettre à plus de jeunes dyspraxiques de pratiquer cette discipline ?

Il serait judicieux de rendre le règlement inclusif en y proposant des aménagements simples pour que les personnes atteintes de dyspraxie par exemple ne se découragent pas. Ce à quoi l’association Nat’Handi Artistique travaille avec la Fédération. Ensuite, la tolérance et l’adaptabilité de l’entraîneur y fait beaucoup. Là aussi, l’association intervient notamment en créant un réseau pour échanger sur les pratiques.

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Pourquoi s’intéresser à cette question des compensations raisonnables dès le stade de l’orientation ? Parce que le terme raisonnable implique que toutes les compensations ne seront pas possibles au regard de la loi et de sa jurisprudence, même si un grand nombre le seront : ce caractère raisonnable aura une incidence dans le choix de l’orientation de l’élève.

Nota : peu de métiers ne sont pas accessibles à l’ensemble des personnes en situation de handicap. La liste de ces ECAP (Emploi nécessitant des Conditions d’Aptitude Particulières) a été révisée au début des années 2020 (cette révision n’avait pas été effectuée depuis 1988) mais n’ jamais été publiée, elle comporte encore une soixantaine d’emplois. Les associations voudraient sa suppression pour un certain nombre de raisons : les évolutions technologiques, la meilleure connaissance des handicaps, le fait que l’impossibilité d’exercer ces emplois dépend du type de handicap et de sa sévérité chez chaque personne.

Que recouvrent les 3 niveaux de compensation (essentiellement en emploi) ?

Que recouvrent les 4 types de compensation (en emploi et en formation) ?

Le principe et la typologie de ces compensations peuvent également être utilisés en formation, et par exemple dès le collège et le lycée.

Les compensations techniques n’appellent pas de commentaire particulier pour les personnes avec TDC, elles sont largement connues, utilisées et financées. Par contre, il est intéressant de décliner quelques propositions de compensations organisationnelles (qui seront à adapter pour chaque personne) :

Caractère raisonnable des compensations (rapport du Défenseur des Droits Jacques Toubon à ce propos début 2018 – https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/171205_ddd_guide_amenagement_num_accessible.pdf) : « les modifications et ajustements nécessaires et appropriés n’imposant pas de charge disproportionnée ou indue apportés, en fonction des besoins dans une situation donnée, pour assurer aux personnes handicapées la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales ».

Les compensations sont contextualisées à une personne et à une situation professionnelle donnée.

Le refus de l’employeur de prendre des mesures d’aménagement raisonnables peut être constitutif d’une discrimination sauf s’il démontre qu’elles constituent, pour lui, une charge disproportionnée. La charge disproportionnée s’apprécie en tenant compte, notamment, des coûts financiers et autres (exemple : impact sur l’organisation de travail) que ces mesures génèrent pour l’organisation ou l’entreprise au regard de sa taille et de ses ressources propres, mais aussi de la possibilité pour l’employeur d’obtenir des aides financières ou autres, notamment celles accordées par les fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH et FIPHFP).

Donc, il n’existe pas d’emploi qui soit a priori impossible à envisager pour une personne avec TDC, du fait de son TDC. Par contre, les compensations à mettre en œuvre seront plus ou moins importantes et raisonnables selon cette personne, l’emploi et le contexte dans lequel il s’exerce. Et c’est à chaque personne d’évaluer si elle souhaite s’engager vers tel ou tel emploi à partir des informations et des expériences dont elle dispose. Par exemple :

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    Ce service est également accessible aux personnes malentendantes au 0 800 730 123

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