La famille d’Adam est adhérente de DFD Lorraine depuis le début. Christelle nous parle de la belle réussite de son fils.

J’ai souhaité témoigner, apporter une expérience et peut-être aider certains parents. Ma volonté est surtout d’apporter du positif et de l’espoir. Je suis maman d’Adam qui a aujourd’hui 20 ans.

Evidemment comme beaucoup de parents, nous avons connu le parcours du combattant.

Notre fils a été diagnostiqué dyslexique, dysorthographique et dyscalculique à l’école élémentaire en CE2. Il a connu les années de rééducation en orthophonie, mais aussi en ergothérapie, kinésithérapie etc. .. sans oublier le suivi en pédopsychiatrie. Il a subi aussi les moqueries, les réflexions de certains professeurs, les moments de déception, d’incompréhension, d’injustice, les paroles blessantes… Mais je ne souhaite pas m’attarder sur tout ça car c’est douloureux et négatif et j’ai dit précédemment que je voulais donner de l’espoir.

Je souhaite vraiment partager et échanger sur le positif car oui, il y en a !

En effet, dans ce parcours, il y a eu aussi de belles rencontres, des personnes bienveillantes, des professeurs optimistes, une CPE formidable, des professionnels de santé compréhensifs… A chaque équipe de suivi, alors que les problèmes étaient (toujours) évoqués, nous affirmions notre volonté, en tant que parents, que notre fils soit épanoui et autonome le plus possible. Nous souhaitions également qu’il trouve sa voie quelle qu’elle soit. Aujourd’hui, Adam a effectivement trouvé sa voie.

A la fin de la quatrième, il a commencé à nous parler de son désir de devenir sculpteur !

On avait donc trouvé un sculpteur pour son stage d’observation en troisième et ça a été la révélation. Nous avons ensuite cherché sérieusement des renseignements sur cette filière, on a cherché les écoles etc… on a fait des visites, des immersions. Bref, on a préparé le terrain. C’est ainsi qu’Adam a intégré le lycée de Neufchâteau ( Lycée Pierre et Marie Curie / Site Haut de Bellieu ) dans les Vosges. Ça voulait dire aussi internat, vu l’éloignement du domicile (1h45 de la maison) mais la motivation était là.

Il a donc passé son CAP d’ébénisterie en deux ans puis son brevet des métiers d’art en ébénisterie en deux ans, il souhaitait avoir des bases dans le bois avant d’étudier la sculpture. Il a ensuite passé son CAP sculpture en un an … son rêve ! Que des arts, du modelage, de la sculpture, plus de maths, ni de français, ni de matières générales ! Il a bénéficié d’une reconnaissance MDPH jusqu’à ses 18 ans et de la présence d’une aide humaine aussi ( individuelle jusqu’en troisième puis mutualisée au lycée), les troubles dys étant sévères. Après son CAP sculpteur, il a voulu poursuivre un an en perfectionnement.

Son professeur de sculpture, devant les capacités d’Adam, a cru en lui et lui a alors proposé de le présenter au Concours des Meilleurs apprentis de France (catégorie sculpteur ornemaniste).

Pendant une année entière, il a préparé ce concours, c’était beaucoup de travail, d’acharnement, de volonté, d’épuisement, d’excitation et de satisfaction. Cela a représenté quasi 300 heures de modelage, dessin et sculpture. Il a été sélectionné au niveau départemental puis régional ! C’était déjà une telle réussite et une une telle victoire ! Puis son œuvre est « partie » au niveau national pour être présentée devant un jury pour cette fois, tenter d’obtenir la médaille d’Or.

Et il a obtenu cette fameuse médaille d’Or, nous n’en revenions pas ! 

Cette médaille représente tant ! Cette voie lui a permis de rencontrer des personnes passionnées, d’échanger avec des professionnels dans des lieux où ‘il n’aurait même pas pu imaginer se rendre quelques années auparavant : par exemple, il a participé au Salon International du Patrimoine Culturel au Carrousel du Louvre en réalisant des démonstrations de sculpteur. Ce qu’il faut dire, c’est qu’une fois en filière professionnelle, il était question de savoir-faire, de qualités créatives… et non plus de ses troubles dys, des difficultés en lecture ou autres !

On s’est tellement « battus », mais c’est lui qui a été très courageux malgré toutes les épreuves, nous sommes si fiers de son parcours.

Il y a eu plusieurs articles dans la presse mais quand il s’est retrouvé dans le journal local, il s’est quand même dit que c’était une belle revanche sur la vie! Il a pensé à toutes ces personnes qui n’ont pas cru en lui, qui l’appelaient «handicapé», etc …ou au prof d’arts plastiques qui ne croyait pas que c’était lui qui faisait ses dessins! Il a voulu également partager sa médaille en recontactant par exemple son pédopsychiatre et son ergothérapeute, il voulait leur annoncer la bonne nouvelle!

N’oublions pas que nos enfants dys ont souvent des compétences dans le domaine artistique, créatif …

Par ce témoignage, je tenais aussi à remercier l’association DFD Lorraine pour son soutien si précieux et ses nombreuses actions lorsqu’Adam était plus jeune.

Voilà, je souhaitais vous faire part du chemin d’Adam : chemin d’un petit garçon, d’un adolescent et d’un jeune homme, maintenant, qui a trouvé sa voie, qui travaille, qui a encore plein de projets dans la tête, qui n’a pas non plus oublié certains moments difficiles mais qui sait aussi que la vie peut réserver de belles surprises…

Christelle, maman d’Adam.