Anticiper et accompagner l’orientation des élèves avec un Trouble Développemental de la Coordination ou Dyspraxie
Les travaux suivants sont le fruit d’une collaboration entre :
– des experts du TDC (Sibylle Gonzalez-Monge, Caroline Huron, Michèle Mazeau, Laurence Vaivre-Douret) ;
– l’ANFE (Association Nationale Française des Ergothérapeutes) ;
– des bénévoles de DFD impliqués dans les sujets d’orientation post-3ème et post-bac.
Ils bénéficient du soutien de l’ONISEP.
S’interroger sur les besoins et les contraintes liés à l’orientation scolaire, universitaire et professionnelle
L’orientation des élèves avec TDC répond aux mêmes besoins que ceux des élèves ordinaires mais dépend de contraintes spécifiques.
Comme pour tout élève, il est nécessaire que soit évalué avec attention :
- les intérêts de la personne, ce qui la motive et ce qu’elle perçoit comme ayant du sens pour elle, le secteur professionnel, voire le métier dans lequel elle se projette ;
- ses compétences acquises, ses résultats scolaires et son autonomie au quotidien, ses qualités, ses points forts ainsi que sa mobilité géographique.
Mais il faut tenir compte des contraintes spécifiques dues au TDC : fatigabilité, risque plus élevé de double-tâche, maladresse, lenteur dans la réalisation des gestes, séquençage des tâches, organisation spatio-temporelle, défi potentiel pour l’obtention du permis de conduire. D’autres incidences à prendre en compte existent selon la sévérité du trouble et les troubles associés éventuels (langage oral et écrit, attention, hyperactivité, etc.).
Il est important que l’élève soit conscient de ses difficultés, y compris dans la vie quotidienne, et qu’il connaisse ses points forts qui l’aideront à les compenser.
En plus de la motivation, qui est centrale dans le processus d’orientation, il est utile de rappeler que toute personne, avec TDC ou non, possède des caractéristiques qui, en regard d’un objectif d’emploi, peuvent être qualifiées de favorables ou non. Le fait que certaines caractéristiques ne soient pas favorables n’est pas forcément rédhibitoire dans la mesure où elles peuvent être travaillées et améliorées…dans une certaine limite toutefois ! Par exemple, pour devenir pilote de ligne, un nombre significatif de candidats n’atteindra pas les aptitudes requises, même sans TDC, pour être admis à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile. Toute personne, même sans TDC, peut donc ne pas parvenir à exercer l’emploi qu’elle souhaiterait, voire dont elle rêverait, et devoir en faire le deuil.
Il est nécessaire que l’élève avec TDC sache dès ce moment de l’orientation que le retentissement d’un handicap, et en l’occurrence du TDC, fera l’objet de compensations raisonnables en formation et en emploi.
Anticiper le processus de l’orientation
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- acquérir dès que possible, une représentation des situations de travail et des activités les plus significatives de l’emploi que l’élève envisage d’exercer ;
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- confronter cette représentation à ses caractéristiques et aux retentissements de son handicap, afin de déterminer s’il semble envisageable de s’engager vers cet emploi. Dans l’affirmative, pouvoir définir les compensations (raisonnables) de son handicap qu’il faudra mettre en place aussi bien pendant la formation que plus tard dans l’emploi : compensations techniques, organisationnelles et humaines ;
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- s’appuyer, si nécessaire ponctuellement ou régulièrement, sur des personnes ressources (parents, ergothérapeute, etc.) pour l’accompagner dans son projet ou aménager son environnement ;disposer de temps pour mettre en œuvre ces différentes étapes. La préparation de l’orientation devra donc commencer au moins en début de classe de 4ième pour l’orientation après la 3ième et en 1ère pour l’orientation après le baccalauréat ;
- prendre en compte le contexte d’exercice de l’emploi, comme mentionné ci-dessus (l’emploi d’infirmier/infirmière n’est pas exercé de la même manière en service d’urgence que dans un EHPAD, en entreprise ou en libéral). Cela pourra certes passer par des temps d’observation mais aussi par des mises en situation en entreprise, avec une participation effective de l’élève afin de mieux définir les besoins de compensation de son handicap.
Il est nécessaire tout d’abord que l’élève effectue, en étant accompagné, une recherche sur les emplois correspondant à sa motivation et à ses caractéristiques, en l’élargissant le plus possible et en ne se limitant pas aux métiers dont lui ou les personnes de son entourage ont une représentation du fait de leur vie quotidienne (ce biais induit une surreprésentation de l’orientation vers certains secteurs professionnels, les métiers de bouche ou du soin par exemple, au détriment d’autres secteurs professionnels tels que l’industrie).
Une fois le ou les emplois ciblés, il sera déterminant que l’élève effectue des stages de mise en situation dans des entreprises proposant ces emplois, avec sa participation effective, afin de mieux définir les besoins de compensation de son handicap.
Ces stages pourront s’effectuer sur le temps scolaire, avec l’accord du collège et une convention du collège avec l’entreprise. Ils pourront être également effectués pendant les vacances scolaires, dans le cadre d’une convention entre la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) du département et l’entreprise (https://aide.immersion-facile.beta.gouv.fr/fr/article/je-nai-pas-de-structure-daccompagnement-et-je-veux-faire-une-immersion-1x15rdp/?fbclid=IwAR2SaoXWZp6PuDWnwFq1Ajc6ZUDhfgERWVqR_z1lxVcz7mija2QOohq8YF8).
Les parents de l’élève avec TDC contribuent à l’accompagnement à l’orientation en aidant l’élève à :
- repérer certaines de ses caractéristiques, ses compétences, ses qualités ;
- repérer ses centres d’intérêt, à l’école et en dehors de l’école ;
- déterminer le secteur professionnel, voire l’emploi dans ce secteur professionnel, qui semble correspondre à ce que l’élève a envie de faire.
L’élève et ses parents peuvent investiguer ensemble ces secteurs professionnels et ces emplois, en utilisant les différentes possibilités à leur disposition :
- les guides ONISEP par secteur professionnel : les métiers du cinéma, les métiers de l’industrie aéronautique et spatiale, les métiers du paysage, les métiers auprès des animaux …en ne limitant pas la recherche à l’emploi « phare » du secteur professionnel (pilote d’avion pour le secteur de l’aéronautique, pompier pour les métiers de la sécurité, comédien pour les métiers du spectacle, vétérinaire pour le monde animal,…) ;
- les propositions des Conseils Régionaux (qui détiennent depuis 2018 la mission d’information à l’orientation) telles que l’organisation de salons concernant l’orientation, la formation et l’emploi ;
- les sites web des entreprises, des fédérations et syndicats professionnels, les rencontres de professionnels, les descriptions des emplois sur internet (souvent avec des vidéos),…
- les ressources de découverte des métiers sur smartphone : Thotis (instagram), Wilbi,…
Il est important et bénéfique que la personne avec TDC soit accompagnée ponctuellement ou régulièrement et soutenue dans cette démarche d’orientation par une équipe d’accompagnants capable de prendre en compte précisément les caractéristiques de l’emploi visé et la situation de handicap de la personne avec TDC (chaque situation de handicap est différente et spécifique, avec des sévérités variables, des comorbidités différentes…).
Les intervenants médicaux et paramédicaux qui suivent l’élève habituellement (neuro-pédiatre, psychomotricien, orthophoniste, ergothérapeute, psychologue…) :
L’ergothérapeute (occupational therapist) est un professionnel de santé spécialiste de « l’occupation », de l’activité. Ce professionnel fonde sa pratique sur le lien entre la personne, son environnement et ses occupations (habitudes de vie).
Si les actions des ergothérapeutes sont bien connues des personnes qui présentent un TDC quand il s’agit de difficultés d’écriture, il est moins habituel de solliciter ce professionnel au sujet de l’orientation.
Et pourtant l’ergothérapeute peut devenir un allié important pour cette étape de la vie. Les enjeux de l’orientation sont les suivants : permettre à la personne de faire des choix en s’appuyant sur son auto-détermination, ses intérêts et ses valeurs. Si l’orientation est une étape importante dans la vie d’un adolescent, elle s’apparente aussi à une transition qui va permettre à la personne de passer d’un statut à un autre.
Pour réussir cette transition les ergothérapeutes proposent de respecter certains principes :
- Faciliter :
- préparer la transition et anticiper les changements ;
- favoriser la participation de la personne tout au long du processus ;
- considérer l’expérience individuelle mais aussi l’expérience collective (groupes de pair-aidance, témoignage, association) ;
- offrir un soutien social ;
- offrir des stratégies (résolution de problème, principes d’habilitation).
- Lever les obstacles :
- éviter les changements trop rapides ;
- éviter la solitude ;
- réduire les expériences négatives ;
- limiter les transitions involontaires ou non-souhaités.
Concrètement, l’ergothérapeute peut s’appuyer sur son processus d’intervention pour fixer des objectifs, évaluer la personne et son environnement, et proposer des actions.
L’ergothérapeute a pour objectif de permettre à la personne de faire ses propres choix en lien avec son orientation. Pour cela, il/elle propose différentes actions : entretien avec l’adolescent et son entourage, évaluation et mise en situation, préconisation, réadaptation ou rééducation.
Durant l’évaluation, l’ergothérapeute, en partenariat avec les autres professionnels, cherche à comprendre les exigences de l’orientation choisie par la personne. Il/elle s’appuie notamment sur des analyses d’activité pour identifier les exigences et déterminer les compétences à acquérir, mais également sur l’évaluation de la personne (capacité, intérêts, motivation) pour penser son intervention. Celle-ci peut consister en l’entrainement de fonctions corporelles, l’acquisition d’aptitudes, des stratégies de compensation, de l’éducation et des conseils.
Les interventions de l’ergothérapeute s’inscrivent dans plusieurs modalités :
- compensation : adapter l’environnement et/ou la tâche à réaliser ;
- éducation et enseignement : programmes éducatifs et psychoéducation sur le TDC
- acquisition pour l’entraînement des habiletés occupationnelles : CO-OP, NTT, Imagerie motrice…
- récupération pour améliorer les fonctions corporelles.
Voici un exemple :
Martin à 18 ans, il présente un diagnostic de TDC depuis ses 9 ans. Il aimerait s’engager dans une formation d’infirmier mais il est inquiet car il pense que son trouble est un obstacle pour réussir ce cursus. Accompagné de ses parents il rencontre, Inès une ergothérapeute qui le questionne sur ses intérêts, sa motivation, les difficultés qu’il rencontre dans son quotidien mais aussi sur son environnement. Après l’entretien, Inès et Martin réalisent une liste des tâches les plus fréquemment réalisées par un infirmier. L’ergothérapeute analyse l’ensemble de ces tâches et propose à Martin d’en expérimenter certaines. Malgré sa maladresse, Martin développe des stratégies de résolution de problème en s’appuyant sur la méthode CO-OP proposée par Inès. Martin observe et comprend qu’il aura besoin d’entraînement et de répétitions pour atteindre un niveau de performance satisfaisant. Inès lui enseigne alors plusieurs stratégies que Martin pourra utiliser dans sa future formation, lorsqu’il sera confronté à des apprentissages complexes. À la suite de l’évaluation, Martin a confirmé son choix et Inès lui a proposé de revenir le voir lorsqu’il en aura besoin. Elle a aussi conseillé à Martin et sa famille d’anticiper certains apprentissages de vie journalière (entretenir son appartement, gérer son linge, faire ses courses et ses repas) pendant l’été pour ne pas rendre les premiers mois de la formation trop intenses pour Martin.
Si l’orientation est un sujet important, il faut aussi considérer ce sujet dans un processus plus global. Il s’agit essentiellement d’un choix qui doit se produire dans une période charnière, entre adolescence et âge adulte. Il est probable que de nombreux adolescents avec un TDC rencontrent des défis dans d’autres activités du quotidien (conduire, faire du sport, écrire, gérer leurs déplacements). L’ergothérapeute peut alors leur offrir un soutien pour mieux gérer cette transition vers l’âge adulte en gagnant en autonomie et en indépendance.
Les ESRP (Etablissement et Service de Réadaptation Professionnelle), les SESSAD (Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile), les ESMS (Etablissement ou Service Social ou Médico-social) : ces établissements font l’objet d’une notification MDPH, ils concernent souvent des élèves qui ne peuvent suivre une scolarité ordinaire ou ont besoin d’un étaiement important. Et les ESRP n’accueillent des personnes qu’à partir de 16 ans. Pour autant, ces établissements disposent d’équipes expérimentées en matière d’orientation professionnelle, d’élaboration de projet professionnel et de handicap. Des dispositifs de collaboration avec ces établissements pourraient être créés pour des élèves avec TDC en scolarité ordinaire et ne nécessitant pas un soutien important : DFD travaille à l’élaboration de dispositifs expérimentaux de collaboration à cet effet.
A l’issue de la 3ème, la voie professionnelle propose deux trajectoires : CAP ou Bac pro. Chacun de ces diplômes - certification de niveau 3 pour le CAP et certification de niveau 4 pour le Bac pro - peuvent être obtenus, soit dans le cadre scolaire d’un lycée professionnel sous le statut d’élève, soit dans le cadre d’un CFA en alternance sous le statut d’apprenti.
Le CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) se prépare en général en 2 ans, voire en 3 ans grâce à des possibilités d’aménagement pour les élèves à besoins particuliers, notamment issus de Segpa ou d’Ulis ; il cible des métiers très précis, plus de 200. Ce diplôme convient aux jeunes qui se projettent déjà clairement dans un métier déterminé et qui souhaitent a priori s’insérer rapidement dans la vie active.
Cela dit, plusieurs options de poursuite d’études après un CAP restent ouvertes.
Il est possible notamment de suivre une formation d’un an en MC (Mention Complémentaire), un diplôme professionnel national qui permet de se spécialiser dans un domaine.
Par ailleurs, suite à l’obtention d’un CAP, deux options permettent d’accéder à un diplôme de niveau 4 : intégrer un Bac Pro en classe de première, ou préparer un BP (Brevet Professionnel), une formation encore plus axée sur la pratique professionnelle avec environ 50 spécialités, dont le niveau de qualification est égal au Bac professionnel. Le Brevet Professionnel se prépare en deux ans après un CAP et s'effectue uniquement en contrat d'apprentissage.
Depuis juin 2021, le BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles) n’existe plus. Il permettait jusqu’à cette date de valider un diplôme de niveau 3, au même titre qu’un CAP. Il est remplacé par une attestation de réussite intermédiaire au Bac professionnel que les élèves se voient délivrer en fin de classe de première pro.
Le Bac pro se déroule sur 3 ans après le collège. Il est structuré selon un principe d’orientation progressive via une étape intermédiaire de « famille de métiers » avec un choix à faire parmi 14 secteurs pour l’entrée en classe de seconde, puis parmi 90 Bacs professionnels différents à la fin de l’année de 2de. Les enseignements dispensés y sont plus approfondis qu’en CAP, avec une place plus importante consacrée aux matières générales et aux aspects théoriques. C’est une filière d’études qui peut également être intégrée au niveau de la classe de 1ère, après une classe de seconde qui aurait été suivie en filière générale et technologique, voire après un CAP comme mentionné plus haut.
Tout comme après un CAP, il est envisageable, Bac pro en poche, de poursuivre ensuite en MC (Mention Complémentaire. Cette formation d’un an, accessible sur dossier et visant à donner une qualification spécialisée, favorise l’insertion professionnelle.
Le Bac professionnel, choix plus ouvert et plus qualifiant que le CAP, a surtout l’avantage de donner accès à l’enseignement supérieur en candidatant via la plate-forme Parcoursup. De nombreuses formations post-bac comme les BTS (Brevet de Technicien Supérieur en 2 ans) ou les BUT (Bachelor Universitaire de Technologie en 3 ans) réservent des places pour les bacheliers pro les plus méritants. Il permet aussi de postuler une Licence universitaire qui se prépare en 3 ans après le bac, grâce notamment aux possibilités de mises à niveau qui sont proposées aux élèves issus d'un baccalauréat professionnel.
Il est possible d’enchainer un Bac pro en 2 ans (entrée en 1ère) après un CAP.
- le choix de l’orientation vers la voie professionnelle inclut celui du statut de l’élève lors de sa formation : statut scolaire en lycée professionnel ou salarié avec contrat de travail pour l’alternance. Dans ce deuxième cas l’apprenant, dès 15 ou 16 ans selon les cas, pourra bénéficier, avec la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) de dispositifs d’accompagnement dédiés aux travailleurs en situation de handicap en formation : Prestations d’Appui Spécifique Troubles Cognitifs (https://www.agefiph.fr/aides-handicap/prestations-dappuis-specifiques), Ressource Handicap Formation (https://www.agefiph.fr/ressources-handicap-formation), référent handicap en organisme de formation et notamment en CFA (https://handicap.gouv.fr/IMG/pdf/31664_dicom_fiches_handicap_fiche_2_-_re_fe_rente_handicap_en_cfa.pdf), CFA spécialisé (CFAS - https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/glossaire/cfas), dispositif Formation Accompagnée (https://www.groupe-ugecam.fr/mise-en-place-du-dispositif-formation-accompagnee-dfa).
Il est alors nécessaire d’anticiper l’obtention de la RQTH dès le processus de choix de l’orientation. Cette anticipation peut être facilitée par la loi 3DS de février 2022, qui pose notamment « le principe d’une délivrance automatique de la RQTH pour les jeunes de plus de 16 ans, déjà accompagnés par la MDPH, afin de pouvoir mettre en place dès leur entrée en apprentissage les moyens nécessaires à la sécurisation de leur parcours de formation (aménagement technique, aide humaine, heures de soutien personnalisée etc.). » (https://handicap.gouv.fr/de-nouvelles-mesures-de-simplification-pour-fluidifier-le-parcours-des-personnes-en-situation-de).
Orientation post-bac : s’informer sur les filières d’études
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- prendre en compte très concrètement, outre les exigences propres à la profession envisagée, celles liées aux études et diplômes visés (ex : cartographie dans le secteur du tourisme, adresse manuelle lors de travaux pratiques et réalisation de projets, stages à l’étranger, etc.) ;
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- anticiper les adaptations envisageables pour pallier les difficultés liées au rythme de l’apprentissage et à la charge de travail personnel requise (fatigabilité, lenteur).
Il est indispensable d’évaluer précisément ces éléments, localement : journées portes ouvertes, rencontres avec les responsables, contacts avec le référent handicap.
S’accorder du temps et se rassurer grâce aux passerelles possibles
En l’absence de projet professionnel en classe de 3ième, il est idéalement préférable de viser l’obtention d’un baccalauréat en filière générale ou en filière technologique, souvent possible avec les compensations nécessaires, le temps de murir un projet professionnel qui pourra être mis en œuvre, soit par la voie des études supérieures, soit par la voie de la formation professionnelle des adultes.
De nombreux bacheliers, tout juste munis de leur sésame post-bac, restent néanmoins indécis ou en difficulté sur le plan des résultats scolaires pour accéder à certaines filières. Ils peuvent postuler via Parcoursup au diplôme d’établissement PAREO (Parcours pour Réussir et s’Orienter), un cursus d’un an à l’université avec 26 offres à date. Accompagnée par une équipe spécialisée dans le conseil à l’orientation, cette année de transition permet aux étudiants, peu déterminés ou ayant eu un parcours scolaire fragile, de renforcer leurs apprentissages et d’élaborer leur choix d’orientation grâce à la découverte de nouvelles disciplines et l’exploration concrète d’univers professionnels.
Même sans baccalauréat, il est toujours possible :
– de poursuivre des études universitaires en obtenant le DAEU (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires https://www.daeu.fr/presentation-du-daeu/pour-qui/) avec des conditions spécifiques aux élèves en situation de handicap ;
– de se former dans le cadre de la formation professionnelle continue afin d’obtenir une certification de niveau égal au baccalauréat puis de poursuivre ensuite sa formation pour valider un niveau supérieur de qualification.
Il n’y a pas d’erreur d’orientation, de parcours sans intérêt ou de « temps perdu » : si une personne avec TDC tient à exercer un emploi et qu’elle doit finalement y renoncer après avoir essayé, cette expérience lui permet d’éviter d’éprouver ensuite des regrets de n’avoir pas au moins tenté, de faire le deuil de cet emploi (courbe du deuil d’Elisabeth Kübler-Ross) et d’en tirer les enseignements pour une nouvelle orientation, parfois vers un métier proche dans lequel elle parviendra à s’épanouir. Comme indiqué ci-dessus, il est souvent nécessaire de disposer d’un peu de temps pour trouver sa voie (valable également pour les personnes sans TDC), ce n’est en aucun cas du « temps perdu ». En effet :
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- si une personne avec TDC se sent particulièrement attirée par un secteur professionnel mais ne peut y exercer l’emploi qu’elle souhaiterait, elle peut rechercher un emploi qui lui serait plus accessible dans ce même secteur professionnel. Par exemple, dans les métiers du spectacle, il n’y a pas que le métier de comédien, mais également des régisseurs, des techniciens son, des costumières, des éclairagistes,… De même dans les métiers de l’aéronautique, en plus de pilote de ligne existent de nombreux métiers en lien avec les avions. Il en va de même pour le secteur professionnel des animaux, qui attire beaucoup de personnes avec TDC, ou celui de l’environnement et des espaces verts. A ce sujet, les guides de l’ONISEP par secteur professionnel sont très précieux pour élargir son champ de représentation des emplois d’un secteur professionnel ;
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- le système français actuel de formation donne la possibilité de se réorienter dans le cadre de la formation professionnelle continue.
Croire en son futur et encourager l’exploration de métiers et d’univers professionnels, tout en étant vigilant sur la réalité du TDC et des troubles éventuellement associés, c’est fonder son projet d’avenir avec les meilleures chances de trouver un emploi.