Quand j’ai reçu le mail demandant si un bénévole de l’association DFD pouvait participer à une table ronde chez Okaïdi, cela a tout de suite attiré mon attention. Ayant 3 enfants de 1, 4 et 6 ans, je rentrais plutôt bien dans le thème de l’atelier : habillement des 3-5 ans. Il me restait quelques jours de congés à solder avant la fin de l’année, donc le voyant était au vert de ce côté-là également. Ce qui me retenait est que je suis plutôt néophyte concernant la dyspraxie. Mot qui est entré dans mon vocabulaire il y a moins d’un an, quand l’institutrice de ma fille aînée l’a évoqué en cause possible de ses difficultés. Allais-je être à la hauteur ? Saurais-je représenter l’association et les intérêts des enfants dyspraxiques malgré la diversité des difficultés que ceux-ci peuvent rencontrer ?

Après un coup de fil avec Valérie de DFD, qui a déjà travaillé avec la marque, j’étais rassurée et convaincue. Me voilà donc direction porte Maillot, ce jeudi 13 décembre en début d’après-midi, pour rejoindre les locaux du groupe Id Group. Nous sommes une huitaine de mamans, dites « parents-pilotes », la responsable des parents-pilotes pour le groupe, ainsi que son assistante. Toutes réunies autour d’une table (pas ronde ;-)), pour discuter pendant 2 heures de l’habillement des enfants.

L’atelier commence par un tour de table. Je termine ce tour et ai donc l’occasion de me présenter en tant que maman et en tant que représentante de l’association DFD. Sur proposition de l’organisatrice, j’explique en quelques phrases ce qu’est la dyspraxie : un trouble des apprentissage, un trouble d’acquisition des coordinations, un handicap ayant des répercussions plus ou moins impactantes selon les enfants dans la vie scolaire, la vie sociale et la vie quotidienne,dont l’habillement justement.

Nous poursuivons ensuite par des échanges libres sur les différents moments d’habillage /déshabillage et la praticité des différents types de vêtement : le matin,le départ à l’école (chaussures, manteau), le sport, le soir.

J’insiste sur l’importance du envers / endroit : l’endroit doit être très clairement identifiable de l’envers, notamment pour les sous-vêtements, l’étiquette ne suffit pas ! Également pour les tee-shirts, pulls ou robes par exemple. Un autre défi est bien sûr sur le droite / gauche : j’interviens pour dire que selon moi, il faut un repère permettant de positionner une chaussure par rapport à l’autre. Par exemple, un petit motif sur le bord interne de chaque chaussure : quand les 2 motifs se touchent, c’est que les chaussures sont dans le bon sens  (mis en place par d’autres marques). Cela fonctionne de la même manière pour des chaussures avec des fermetures éclair à l’intérieur(type baskets montantes ou bottines). J’insiste sur le fait que ce système est beaucoup plus efficient à mon avis que des couleurs vert / rouge. Car avec un système de couleurs, l’enfant doit retenir que le vert correspond à gauche etle rouge à droite, et finalement savoir distinguer le gauche de la droite pour savoir de quel côté va le vert ou le rouge. Une maman me coupe alors en disant qu’il faut quand même laisser les enfants réfléchir ! Je me dis que j’ai soit très mal expliqué la dyspraxie, soit que nous avons encore du chemin à parcourir pour faire comprendre ce handicap. Soit les 2 🙂 Mais l’organisatrice recadre tout de suite, en disant que le but est de faciliter au maximum la vie des enfants – de tous les enfants – et de leurs parents. Merci.

Toujours sur la question droite / gauche, des gants pouvant être portés autant à droite qu’à gauche sont présentés. Une idée appréciée par toutes ! Nous évoquons aussi les fermetures. Fermeture de pantalon : plutôt pression que crochet ou boutonnière. Les pantalons avec taille élastique font quasi l’unanimité !Fermeture de manteau : grosse fermeture éclair avec une tige facile à attraper, des scratchs. Et attention aux doublures se coinçant dans la fermeture. Fermeture de gilet : trouver un système pratique et esthétique pour remplacer les boutons / boutonnières : pressions, scratch,aimants ? Les chaussettes ont également eu leur moment : soit pas de talon (chaussettes tube), soit un talon d’une autre couleur, mais s’il vous plaît pas un talon qui ne soit pas clairement identifiable. Puis j’ai souligné le fait que les enfants dyspraxiques tombent souvent, des matières solides et résistantes sont donc les bienvenues. Et pour finir, que les enfants dyspraxiques peuvent se salir facilement lors des repas. Personnellement, je proscris donc le blanc ou les couleurs pales et préfèrent les couleurs vives ou foncés ; et des matières lavables à 60°C. Vive la machine à laver.

Bref, un atelier très riche et intéressant. Avec énormément de bonne volonté de la part de l’organisatrice pour faciliter l’autonomie des enfants lors de l’habillement.L’habillement qui peut être une véritable épreuve pour les enfants dyspraxiques, que j’ai essayé de représenter le mieux possible.

Si vous avez mis en place des astuces faites maison sur les habits et accessoires de vos enfants pour les aider à s’habiller / se déshabiller de manière autonome, n’hésitez pas à en faire part, il est possible de remonter toutes les bonnes idées.

Nadège, pour DFD